Isis est née d’une chatte domestique et d’un chat inconnu, probablement un autre chat domestique qui s’était promené un jour dans le jardin de sa mère alors qu’elle était en chaleur. Elle avait des frères et sœurs, dont elle ne garde qu’un souvenir de chaleur et d’amour. De sa mère, elle ne se souvient que du bon lait plein d’odeur et d’une présence réconfortante. Elle pourrait sans doute se souvenir du reste, mais elle n’y accorde pas une très grande importance. Dès qu’elle eut l’âge de survivre sans sa mère, elle fut donnée à un Bipède qui devint son Maître. Très heureuse dans son nouveau foyer, Isis grandit dans l’amour et les soins d’un jeune humain qui adorait sa petite princesse. Isis le savait, et en profitait largement : dès qu’elle le voulait, des calins, des croquettes, des jeux, elle recevait tout sans le moindre effort. Cela la rendit capricieuse, sûre de son charme, arrogante et très vantarde, même si elle restait une gentille petite chatte pleine de douceur. Les voisins de ses maîtres avaient aussi des chats, et elle devint bien vite la petite favorite du quartier. Elle passait des heures à discuter avec les autres chattes, qui devinrent rapidement ses inséparables copines, à qui elle racontait tout, et dont elle cherchait, souvent avec succès, à s’attirer l’admiration. Un jour, un chat du voisinage raconta aux minettes sa rencontre avec un chat errant : lorsqu’il leur décrit la force du chat, sa violence, mais aussi sa grâce, sa puissance, et sa différence par rapport aux chats domestiques, les petites femelles en furent toutes impressionnées. C’est alors qu’Isis décida qu’il fallait absolument, mais alors absolument, qu’elle ait une aventure avec un de ces chats sauvages. Déjà parce que le récit l’avait impressionnée et qu’elle se sentait très attirée par ces chats sauvages si puissants, mais aussi et surtout parce qu’elle avait bien vu que ses copines étaient impressionnées aussi, et qu’elle avait hâte de pouvoir se vanter d’une telle aventure. Depuis, Isis ne cesse d’attendre et d’espérer, tout en continuant de mener la vie douillette qu’elle aime tant.