Il avançait déjà depuis facilement une bonne semaine, affamé et malade, sans pouvoir se reposer, toujours réveillé par le bruit des monstres le frôlant dans ses moments de répits bloqués entre la ligne de pierre noir et le fossé rempli d'eau de pluie. Ces visions le tourmentaient toujours plus fort, toujours plus envahissantes et plus brutales. Elles le prenaient au milieu de la nuit, quand il mangeait le cadavre d'un rat mort ou quand il essayait d'éviter un monstre gigantesque. Tout cela lui faisait même penser qu'il allait être emporté par la folie avant la mort, sa fièvre croissante soutenant cette idée. Il devait être poche du zénith, le soleil percé presque à travers la brume qui s'était accumulé depuis le matin, forçant presque les monstres à se cacher. Il n'arrivait plus à différencier le réel de ses visions. Il pensait parfois atteindre le but, et en le touchant, s'apercevoir que ce n'était qu'un cadavre d'animal, parfois même d'un autre chat heurté par un monstre. Mais maintenant, il voyait à nouveau son but en face de lui, certainement encore une hallucination, mais il semblait... "différent". Plus clair, plus net. Plus, réel. Ce n'était pas une odeur de décomposition qui s'en émanait, non, c'était une odeur apaisante et chaude. Il se rapprocha plus, sentant ses sens l'abandonner sous l'émotion. Une pulsion le prit alors violemment, contrôlant son corps, ses pattes glissèrent sous le sac de peau de chatons, puis l'envoyèrent en l'air, les cookies contenus dedans s'en échappant en une pluie multicolore et sucrée. Puis un monstre le heurta violemment. Fin.
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