L'ennemi. Voilà où je me trouvais. En territoire ennemi. Dans le Clan du Tonnerre. Le Bois aux Merles qu'ils l'appellent. Qu'est ce que je fais là, c'est ça ? C'est simple, je chasse. Oui, oui, je vous entends d'ici. Han ! Nuit Hivernale, on ne chasse pas sur le territoire des autres clans, c'est prohibé par sur le Code du Guerrier. Nya, nya, nya. Je m'en tamponne le coussinet avec de la myrtille de votre code à la noix. Au moins, on ne pourra pas me reprocher de flemmarder toute la journée.
Je m'approche de la frontière et renifle. Visiblement, je l'ai loupée de peu. Tant mieux, je peux faire mes magouilles tranquillement. Je lorgne un buisson et oh ! Je suis pris d'une envie d'uriner ! Que faire ? Je me retiens ? Non ! Je ne pourrais jamais me retenir jusque chez moi. Tant pis, je lâche une dose bourrée de phéromone et m'essuie consciencieusement les pattes avant de m'éloigner gaiement et chantonnant pour aller chasser le rat.
« J'en connais qui vont avoir une magnifique surprise en retournant patrouiller »
Soudain, je m'arrête. Un merle, là, juste devant moi. Je me tapis sur le sol, je me fais silencieux, je ne bouge plus ou presque plus. Je rampe presque sur le sol, m'approchant avec une infinie patience de l'oiseau. Je suis assez prêt pour l’attraper quand il s'envole. Je saute, dans l'espoir de réussir tout de même à l'avoir, mais j'arrive juste à lui taper dans la queue. Je suis vraiment nul quand il s'agit de chasser. Je préfère ouvrir les chair de mon adversaire et les laisser à vif, les offrant ainsi aux corbeaux. C'est nul la chasse. J'aime pas chasser. Mais en cas de bataille, je suis toujours le premier.
Une drôle d'odeur capte mon attention. Je n'ai jamais connu une telle odeur, même dans mes terres d'origine. Qu'est-ce que ça peux être ? Je m'approche et là, je vois quelque chose qui me surprendra toute ma vie. Un objet, à l'odeur très étrange, à forme ronde et au pelage brillant.
« Mais qu'est ce que c'est ? »
Je m'approche, prudemment. Est-ce une proie ? Non, cela ne bouge pas. Pas d'animaux aux alentours, donc ils ne semblent pas pressés de découvrir ce que c'est. Eh bien moi, je m'approche. Mes yeux dorés sont écarquillés et d'une patte vif je donne un coup dans l'étrange chose qui
roule. Ça roule ! Ça ne s'enfuit pas ! Cette chose n'est pas vivante ! Je m'approche de plus prêt pour la renifler après avoir assurer que la chose ne bougerait pas au dernier moment pour prendre la poudre d'escampette. Elle a reçu plusieurs coups de pattes, sans bouger. C'est bien inanimé. Ça reste étrange.
Je renifle et plus je renifle, plus cette étrange fumet m'attire. Si je déchire son pelage doré, il se passe quoi ? Je sors une griffe que j'approche de la peau de cette brillante chose et je la coupe. Le miracle de la nature. Dessous, c'est brun ! C'est du sang ? Je sais pas. J'observe le bout de ma griffe, qui est brune aussi et je goûte du bout de la langue. C'est étrangement bon ! Je n'ai jamais rien senti de tel auparavant ! Ça n'a pas le même goût que les souris, mais c'est franchement bien meilleur. J'ai envie de manger cette chose étrange maintenant. Alors je me couche et je le grignote, tout doucement.
Mon petit repas est déjà bien entamé quand j'entends un miaulement dans le lointain. Je n'aime pas me battre le ventre plein alors pour aujourd'hui, je fais profil bas. Je ramasse ma gourmandise et file fissa vers la frontière. Je n'oublie pas d'uriner une deuxième fois sur le buisson lorsque je passe devant et quitte ce territoire, recherchant un coin sur mon territoire plutôt calme pour terminer ma gourmandise.