L'espoir du Rossignol [PV Lu' - Corby?]

Nuage du Rossignol s'était, encore une fois, levé très tôt pour arpenter le Territoire.
Depuis que la maladie sévissait, il dormait mal, et par à-coups. Son sommeil s'entrecoupait de visions farfelues, souvent macabres ou grotesques, auxquelles se mêlaient parfois le visage de Fleur d'Oranger, la chatte des Etoiles qu'il avait déjà rencontré par deux fois. Lorsqu'elle apparaissait, muette, les paysages morbides s'estompaient ; mais elle ne lui disait rien, se contentant de le fixer ou de marcher à ses côtés, désespérement silencieuse.
Etoile Fleurie était tombée malade et le rouquin désespérait franchement. Tout appétit coupé, il courait d'un bout à l'autre du territoire, reniflant chaque senteur (même vue et revue), goûtant tout ce qu'il trouvait avec une application qui frôlait l'obsession, ne rentrant que pour nourrir ses malades, leur donner leurs remèdes, discuter avec eux, et passer encore de longs moments à refaire et refaire l'inventaire de ses maigres réserves.

Aujourd'hui, il s'était rendu aux Îles du Temps. D'abord, il avait exploré le Petit. Il n'y avait pas grand'chose, ce bout de terre n'étant qu'un prolongement de la forêt autour. Ensuite il avait fait un détour par l'Ancien. C'était intéressant, mais il n'avait rien trouvé de particulièrement nouveau. En ce moment, il explorait minutieusement l'Apprenti. Chaque cercle de queue était quadrillé avec soin. Il savait déjà qu'il ne découvrirait bien, et commençait à lorgner du côté du Guerrier. En tant que novice, il n'avait pas le droit d'y aller. Mais fuck les convenances s'il s'agissait de sauver sa mère!
En lui-même, il savait bien qu'il ne cherchait pas au bon endroit. Le message de Fleur d'Oranger était assez clair en soi: il y avait un autre moyen de sortir de la Sphère que de passer par la Porte. Probablement la solution à leurs maux se trouvait là, à l'extérieur, juste à côté de l'infranchissable paroie.
Mais Nuage du Rossignol avait peur: de chercher, de s'aventurer sur les autres Territoires, et de ce qu'il pourrait bien y trouver.
Alors il trompait sa lâcheté en s'escrimant sur cette tâche fastidieuse et inutile.

-Hé ! Nuage du Rossignol !

Nuage de Lune avait posé son fardeau odorant pour interpeler le jeune guérisseur qu'elle avait enfin trouvé. Elle et Nuage du Corbeau s'était rendu de la rivière au camp du second, pour apprendre que Nuage du Rossignol était parti vers les îles du temps. Mais l'apprentie du Tonnerre était heureuse de pouvoir enfin mettre la patte sur le jeune félin, plus vieux qu'elle ceci dit. Elle délaissa son escorte sans réfléchir pour partir vers lui, son fardeau vert en gueule. Elle déposa ce dernier devant le jeune chat avant de reprendre, heureuse de l'avoir enfin trouvé.

- Voilà des heures qu'on te cherche. feuille Morte m'a demander de t'apporter du Solidago, tu sais, cette plante que j'avais apporter à l'assemblée. Et puis, j'ai a te parler de quelques choses de très sérieux et ... secret.

L'apprentie s'assit, observant son ainé tout en songeant que peut-être, elle venait de l'effrayer. Mais en lui, elle cherchait surtout quoi que ce soit qui puisse lui rappeler son frère. Elle remua les oreilles, voilà qu'après presque une journée passer avec Nuage du Corbeau, elle se l'était mise en tête. Elle agita la queue, nerveuse. Elle avait bien mieux à faire cependant et plus calme, la jeune chatte repensa à ce qui l'amenait peut-être plus encore que le Solidago. La brèche ! Elle en avait parler à Pelage du Lièvre et Nuage du Destin, du clan des Ténèbres, devaient en parler à Euphorie du Homard, mais qui préviendrez Nuage du Rossignol si ce n'est elle ? Oui, Pelage de Lièvre lui avait bien dit que tous les guérisseurs devaient se rassembler, à moins que ce ne soit elle qui ce soit mis cette idée en tête ? La jeune chatte ne savait plus très bien, aussi attendit elle la réponse du jeune félin qu'elle avait vraisemblablement surpris.

Se tenant bien droit aux côtés de Nuage de Lune, Nuage de Corbeau se sentait étrangement serein. Il avait l'impression que, pour la première fois depuis qu'il était arrivé dans cet hideux endroit, le monde s'était enfin coloré. Il remarquait enfin la lumière pâle et vide de l'hiver qui, jusqu'ici, avait paru filtrée par leur prison de verre. Il remarquait enfin la légère brise glacée qui lui ébouriffait le poil et la sensation d'herbe douce sous ses pattes. Il se sentait bien et il était certain que l'apprenti-guérisseuse n'y était pas pour rien. Peut-être avait-elle dans sa fourrure aux mille senteurs, un soupçon de pavots ou d'un remède qui avait sut l'apaiser. Il dressa bien haut la queue pour saluer Nuage de Rossignol que la jeune chatte venait d'appeler. Il se sentait de si bonne humeur qu'il aurait aimé aller le voir pour se frotter contre son cou et lui ronronner qu'il n'aurait pas pu rêver d'un meilleur frère, mais cette sensation s'effaça très vite lorsqu'il vit la chatte du Tonnerre l'abandonner pour filer jusqu'à ce traitre.

Les oreilles du noiraud se couchèrent sur son crâne et il peina à garder ses griffes dans leurs fourreaux. Il avait beau savoir que les deux apprentis étaient tous deux collègues, que c'était pour venir le voir qu'il avait escorté Nuage de Lune et qu'il n'y avait aucune chance pour que ces deux là soient plus que des amis ; voir la jeune chatte le laisser tomber pour son frère avec autant de joie et d'empressement lui avait rendu le sang bouillant. Il agita la queue pour se détendre et se força à redresser les oreilles non sans un regard mauvais au rouquin. D'un pas mesuré, il s'approcha des deux apprentis et vint se placer sur le côté, presque au bord de l'eau, assez loin pour qu'il ait l'air de ne pas écouter ce qui se disait, mais assez près pour saisir l'essentiel et ne pas se faire oublier. Il fit mine de s'intéresser à ce qui se trouvait au fond de la rivière, apercevant des petits éclats d'argent sous les flots à moitié gelée, mais toute son attention était tendue vers Nuage de Lune et Nuage de Rossignol, n'attendant qu'un geste déplacé de ce dernier pour avoir une raison valable de se jeter sur lui toutes griffes dehors.

Nuage du Rossigol fut surpris de voir débarquer Nuage de Lune, accompagnée de son frère tout aussi noir qu'elle. La vue d'un Guérisseur le réconforta néanmoins en ces temps de doutes. Il agita les moustaches pour exprimer sa reconnaissances, puis se pencha sur le petit tas de Solidago. Les plantes sentaient bon, une odeur qui lui fit plaisir par tout ce qu'elle évoquait: savoir agrandi, réserve pleines, malades soignés.

- Merci, dit-il simplement. Je voudrais bien que tu me rappelles ses effets. Une affaire secrète, dis-tu? Alors allons en parler plus loin.

Se tournant vers son frère, il lui lança: "Coucou, Corbeau! Ça me fait plaisir de te voir. Nuage de Lune veut me parler de quelque-chose en privé, alors tu voudrais bien rapporter ça au Camp? Ça m'embête de les laisser traîner."

Réfléchissant une seconde, il décida que le mieux était d'aller discuter sur l'île du Guerrier. Avec un dernier mouvement de queue amicale en direction de Nuage du Corbeau, il indiqua à sa consoeur de le suivre et pénétra dans l'eau froide. "Ne t'inquiète pas, tu ne te noieras pas", lui dit-il. "Pense juste à agiter les pattes pour pouvoir avancer. Le reste, c'est uniquement de l'instinct."

Nuage de Lune ne répondit pas immédiatement à Nuage du Rossignol, à cela, elle préféra regarder derrière elle, puis, avant de suivre son comparse, elle revint vers le novice noir et miaula calmement, puis, baissant le ton doucement, de tel sorte a ce que lui seul puisse l'entendre.

- Merci Nuage du Corbeau, je te confie donc le solidago. Je t’attendrais dès ce soir à la combe de l'olivier, mais pour l'heure, nous avons a papoter plantes et je doutes que ce soit aussi intéressant que notre entrainement de ce soir, n'est ce pas ?

Elle attendit un instant sa réponse puis lui lécha l'épaule d'un bref coup de langue l'épaule avant de filer rejoindre l'apprenti guérisseur. Elle inspira profondément en écoutant ses explications puis glissa une patte dans l'eau glacée en retenant une grimace. Rassurée en sentant les pierres sous ses pattes, elle avança davantage, avant de fermer les yeux pour se concentrer uniquement sur les mouvements de Nuage de Rossignol devant elle. C'est cependant avec un grand soupir de soulagement qu'elle s'ébroua sa la rive, regardant brièvement derrière elle pour admirer son exploit, elle avait réussi ! Oh certes, son cœur battait a tout rompre et elle ressemblait maintenant plus à un rat qu'à un chat, mais elle y étaient arrivée.

- Je ne pense pas que j'aurai réussi si tu n'avais pas été devant. Donc le solidago, ça permet d'aider la cicatrisations des plaies. Feuille Morte a penser que tu pourrais en trouver sur votre territoire puisque moi je l'ai trouvé dans le creux d'un arbre humide.

La jeune apprentie s'ébroua cependant de nouveau, redonnant un peu de volume à son pelage habituellement duveteux. Puis, elle chercha un lieu à l'abri du vent et s'y assit, attendant le félin pour reprendre, plus sérieuse encore.

- J'ai trouvé une brèche dans le mur qui borde mon territoire et celui de tous les clans je crois. J'en ai déjà parler a Pelage ed Lièvre et il pense que nous devrions tous y aller puisque de l'autre côté, il y a plein de plante que je ne connais pas. Ça pourrai peut-être soigné le mal noir ? Dans tous les cas, j'ai promis de venir te le dire et je crois que j'ai eu bien de la chance de tomber sur Nuage du Corbeau.

La novice se tut, consciente de faire l'éloge du jeune chat, mais également de la réputation féroce que pouvait avoir les guerriers. Au moins pouvait elle discuter un peu plus sereinement ici. Même si la vue de l'eau partout la rendait finalement assez mal à l'aise.

Nuage du Corbeau fouetta l'air de la queue, un peu mécontent à l'idée de s'être fait surprendre par son frère en pleine tentative d'espionnage, mais encore plus de servir de ramasse-plante. Ce n'était pas lui qui pourrait utiliser cette fameuse... chose dont il avait déjà oublié le nom, trop occupé à contempler les beaux yeux de Nuage de Lune. Néanmoins, le noiraud hocha noblement la tête. Soit, il le ferait, mais lui et Rossignol n'en avaient pas terminés c'était certain. Le jeune matou s'assurerait que le rouquin ne rentre pas trop tard ce soir là. Sauf si...

Toutes ses pensées s'échappèrent soudain lorsque la novice du Tonnerre approcha de lui pour lui murmurer quelques mots. Un entrainement dès le soir ? Il n'aurait pu rêver plus beau ! Rentrer lui sembla tout à coup la meilleure chose à faire. Il avait intérêt à faire un bon somme pour être en forme afin d'offrir le meilleur de lui même à l'entrainement. Il se prit soudain à s'inquiéter pour la jeune chatte. Il espérait que sa journée associée à cet apprentissage en plus ne serait pas trop éprouvant pour elle.

— D'accord, répondit-il. J'attendrais jusqu'au coucher du soleil. Mais ne te sens pas obligée de venir si tu es trop fatiguée ce ne serait qu'une source d'accidents.

Sur ceux, il adressa un bref ronronnement à la chatte et la regarda s'éloigner un instant avant de se diriger vers le remède pour le ramasser, veillant à ne rien laisser derrière lui. Il perdit malheureusement quelques feuilles qu'il fut incapable de récupérer sous peine de devoir laisser tomber le reste de son chargement. Tant pis, il avait déjà dans la gueule de quoi gaver un chaton. Adressant un dernier coup d'oeil à l'île où avaient disparut Nuage de Rossignol et Nuage de Lune, le noiraud baissa les oreilles et s'élança sur la route du camp. Il arriverait vite, le soir aussi, il la reverrait bientôt c'était certain.

Nuage du Rossignol grimpa lentement sur la rive, son épais pelage alourdi par l’eau qui l’avait imbibé. Il s’était habitué à l’absence de sa quatrième patte, mais il se sentait toujours déséquilibré dans les transitions entre deux éléments. Une fois délivré de la masse du Lac, il se retourna pour observer Nuage de Lune sortir de l’eau. Elle s’était bien débrouillée, et il la félicita d’un mouvement de tête appréciateur.
Le rouquin écouta avec intérêt sa description du solidago. Il brûlait d’envie de l’assommer de questions sur son mode d’application et ses éventuels effets secondaires, mais Nuage de Lune ne lui en laissa pas le temps.

- J’ai trouvé une brèche dans le mur qui borde mon territoire et celui de tous les clans je crois. J'en ai déjà parlé à Pelage de Lièvre et il pense que nous devrions tous y aller puisque de l'autre côté, il y a plein de plante que je ne connais pas. Ça pourrait peut-être soigner le mal noir ? Dans tous les cas, j'ai promis de venir te le dire et je crois que j'ai eu bien de la chance de tomber sur Nuage du Corbeau.

Nuage du Rossignol fut sidéré qu’elle lui annonce ainsi l’existence d’une faille dans leur bulle protectrice, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde! Lui au contraire trouvait cela très grave. Non pas qu’il ait particulièrement peur de ce qu’il se trouvait de l’autre côté ; disons que, dans sa petite tête d’infirme impressionnable, rien de ce qui bouleversait l’ordre établi ne devait être prit à la légère.
Puis il se rappela les paroles de Fleur d’Oranger, et la conclusions qu’il en avait tiré. Il eut alors un pincement au cœur en songeant qu’il avait visé juste. « Allons, » se dit-il. « Ça n’est pas la fin du monde. Maintenant, il s’agit de rester lucide. » Et s’adressant à sa collègue:

- Tu nous proposes une exploration groupée? C’est une bonne idée, et je te remercie de me faire part d’un évènement qui touche de si près l’intimité de ton Clan. Mais pour la paix de la Sphère, je suggère que nous gardions cet évènement secret, au moins tant que nous ne savons pas de quoi il retourne.

Nuage de Lune écouta la réponse de son ami et aîné, n'osant pas lui dire que même épuisée, elle ne louperait pour rien au monde cet entrainement qu'ils garderaient comme un secret sacré entre eux. Et puis, Nuage du Corbeau, charger de son nouveau fardeau semblait soudain avoir tant de force. La jeune chatte s'en détourna pourtant, le cœur serrer, pour rejoindre le frère de ce dernier. L'apprenti guérisseur l’impressionnait, non seulement de par sa patte manquante, mais surtout, par la force de volonté dont il faisait preuve. Non seulement, il se plaignait peu de son handicap, mais nager lui semblait des plus facile là où elle devait se retenir de paniquer tant la peur lui nouée la gorge. Elle avait pourtant réussi et à présent de l'autre côté, et après s'être ébrouée plusieurs fois, elle avait des choses bien plus importantes à dire.

Nuage de Lune écouta avec attention la réaction de Nuage du Rossignol, il avait sans doute raison, seuls les guérisseurs devaient pour le moment le savoir. N'était-ce d'ailleurs pas ce que Pelage de Lièvre avait sous-entendu et ce que Feuille Morte lui avait clairement dit ? La novice pourtant, ne put s'empêcher de répondre.

Tu as sans doute raison. Feuille Morte et Pelage de Lièvre semble d'ailleurs penser la même chose. Cela doit rester une affaire de guérisseurs tant que nous n'en avons pas tous parler. Ceci dit, je me demande si garder un tel secret n'est pas tout aussi dangereux.

Nuage de Lune se mit soudainement à faire sa toilette, comme pour chasser l'eau rester prise dans son pelage duveteux. Elle n'aimait pas l'idée de faire de pareil secret à leurs chefs. Pourtant, des secrets, elle savait aussi en avoir, peut-être bien trop d'ailleurs. Mais devait elle pour cela se sentir coupable ? Elle s'arrêta, la langue tendu sur sa patte avant un instant, puis elle reprit son geste. La sécurité de tous passait par leurs décisions, et cette décision justement n'appartenait pas à elle seule. Pourtant, un instant elle songea que Nuage du Corbeau aurait pu être un bon compagnon dans cet exploration. Mais elle chassa cette idée en finissant de nettoyer sa patte, elle devait s'en tenir aux raisonnements de ses aînés. Pourtant, malgré elle, elle réalisa que Nuage du Destin était au courant, et qu'elle n'aurait aucune réelle certitude que l'apprenti tacheté prévienne Euphorie du Homard. Elle devait pourtant li faire confiance.

- J'espère seulement que cela ne nus apporteras pas davantage de malheur. Le Mal Noir est bien suffisant.

- Dangereux? s'étonna le rouquin. Que veux-tu dire par là? Je ne vois pas trop en quoi un secret pourrait être dangereux. Après tout, il ne concerne personne pour l'instant.

Puis Nuage du Rossignol se rappella que Nuage de Lune était plus jeune que lui, et donc peut-être, sais-t-on jamais, plus peureuse. Le chaton n'avait pas l'habitude de recourir à ce genre de lieux communs, mais il y avait peut-être là une explication convaincante. De fil en aiguille, il se mit à songer à l'inconscience qu'il fallait quand même posséder pour aller ainsi se promener sur chacun des territoires de la Sphère: même protégée par l'immunité des Guérisseurs, Nuage de Lune n'était pas exempte de tous dangers. Mais avait-elle réellement prévenu tout le monde? Elle n'avait parlé que de Feuille Morte et de Pelage de Lièvre. Il n'était d'ailleurs pas étonnant que le Guérisseur aux longues oreilles ait conseillé la prudence, névrosé comme il était par le respect des règles.
On pouvait faire confiance aux autres, ils ne parleraient pas. Quoique... Euphorie du Homard, après tout, lui était totalement inconnu. Si cela se trouvait, c'était un incorrigible bavard, ou un vicieux prêt à tout pour son Clan. Ne croyant pas aux Etoiles, aucune règle morale ne le retenait.

- As-tu prévenu Euphorie du Homard? demanda-t-il, un peu inquiet. Lui as-tu bien dit de n'en parler à personne, même pas à son chef? Je ne veux pas paraître alarmiste, mais pour ton Clan, ce n'est pas forcément une bonne nouvelle.

Nuage de Lune ne trouva rien à répondre à Nuage du Rossignol. peut-être avait il raison, mais garder un secret s'était cacher quelque chose d'important. Une chose si importante que les clans pouvaient en être affecté sans comprendre d'où cela provenait. La jeune chatte ferma les yeux tout en se donnant de lent coup de langue. Voilà qu'elle ne savait plus que penser. Elle redressa soudainement la tête pour fixer son vis à vis.

- Euphorie du Homard ? Non, pas encore, je voulais avoir l'avis de tout les autres avant. A vrai dire, je ne suis pas bien certaines de vouloir m'aventurer sur leurs terres. Et puis, la demi-lune est pour bientôt et je n'apprendrais cela a Colère des Cieux qu'à ce moment là alors.

Nuage de Lune détourna les yeux, elle préviendrait tout- de même le guérisseur des Ténèbres, du moins, si tous se décider à aller voir cette brèche. Son clan aussi pouvait être atteint du mal noir et l'apprentie guérisseuse ne souhaiter pas voir un clan, fut il aussi perfide et sanguinaire, disparaître par sa faute. Oui, elle en était à présent convaincu, garder le secret serait une bonne chose temporairement, mais elle ne pourrai se taire éternellement. Ne lui avait on pas dit de faire confiance à son jugement ? S'était même un chat du clan des Étoiles qui avait prononcé ses paroles.

- On verra donc a ce moment là je suppose. Je pense que je vais rentrer pour ma part, même si je ne suis pas sure de retrouver ma route toute seule. Ou d'oser nager. Tu crois qu'on pourrai passer par ton camp avant ?

La voix de la jeune chatte baissa en volume alors qu'elle grattait nerveusement le sol. L'idéal eut été que Nuage du Corbeau soit revenu dans les environs. Au moins, avec l'apprenti noir, elle se sentait à l'aise, presque apprécier. L'idée d'être escorter par un guerrier lui faisait hérisser le poil. Davantage encore que celle de nager. Mais si il y avait bien une chose sur ce dernier point qui la rassurer, s'était que les félins sauraient ou passer dans ses eaux parfois tourmenter par les courants. Car la novice avait une peur bleu de se noyer, de sentir les eaux froide se glisser dans ses poumons pour l'étouffer. Bien qu'étant chatonne à l'époque de l'exploration, elle se souvenait avoir vue Déchéance Punie et Arbre Conteur plonger sans hésitation vers leur mort. Et elle se rappelait plus encore le froid qu'elle avait senti dans tout son corps en les voyant disparaître sous les flots calme du canal.

[ Donc Nuage de Lune ment à Rossy à propos de sa visite à Euphorie du Homard? Shocked

]

Nuage du Rossignol se sentit soulagée à l'idée que tout le monde ne soit pas encore au courant. Il sentait que Nuage de Lune ne partageais pas ses vues sur la nécessité de garder le secret, mais au moins, les chamboulements à venir seraient quelque peu retardés, ce qui lui laissait le temps de s'y préparer. Le rouquin se mit à réfléchir aux moyens par lesquels il pourrait contribuer au bon déroulement des choses. Amasser des remèdes, parfaire ses connaissances ... les options étaient limitées, et il eut le cœur gros à l'idée de son impuissance.

- Bien sûr, miaula-t-il à Nuage de Lune. C'est tout à fait possible, mais pourquoi veux-tu passer par le Camp?

Il fallait toujours faire attention avec ces histoires de Territoire. Ça lui fit penser que la noiraude n'avait pas répondu à l'une de ses remarques, pourtant la plus importante. La poussant gentiment dans l'eau du museau, il insista:

- La fissure est sur ton Territoire. Si la nouvelle se répand, certains voudront fuir, d'autres penseront le Tonnerre affaibli par les allées et venues et voudront en profiter. Il ne faut pas prendre ça pour quelque-chose d'anodin, comme un changement dans les températures. Si la barrière qui nous sépare du monde est cassée, c'est l'ordre de la Sphère entière qui risque d'être ébranlé. En d'autres termes, c'est dangereux.

[Pas Vraiment, elle compte en effet l'avertir mais c'est pas encore fait ^^]

Nuage de Lune ferma les yeux, devait elle dire à Nuage du Rossignol qu'elle voulait revoir Nuage du Corbeau ? Elle agita la queue et se dandina, mal à l'aise. Que devait elle faire ? La jeune chatte noire se recula précipitamment quand elle sentit l'eau sur ses pattes, manquant presque de feuler, mais ses yeux bleu se contentèrent de croiser ceux de l'autre novice et elle l'écouta.

- Je n'avais pas vu les choses sous cet angle ...

La jeune guérisseuse n'ajouta rien, se contentant de fixer ses pattes. Elle comprenait que cette nouvelle, porteuse d'un infime espoir, était aussi une bombe à retardement. Mal à l'aise, la chatte noire déglutit avant de demander d'une petite voix.

- Tu crois que les autres guérisseurs pourraient ... En parler ?

Nuage de Lune jeta un coup d’œil inquiet vers l'eau, en cet instant, elle ressentait le besoin oppressant d'être dans sa tanière, aux milieux de ses remèdes, avec ses camarades, à soigner de simple épines prises dans un coussinet. Elle était soudainement dépasser par les évènements, mais au fond d'elle, il y avait toujours ce besoin d'en parler à Colère des Cieux et Euphorie du Homard. Une solution devait être trouvé et vite.

**Contenu sponsorisé**