Le vent faisait osciller doucement les branches entourant la clairière du camp, laissant filtrer la lumière de manière assez aléatoire. Quand Feu de l'Enfer se réveilla, il regarda les ombres et la lumière jouer sur le sol un moment avant de se lever.

Il avait un long chemin à faire jusqu'au Puits de Lune, aussi avait-il confié l'organisation du camp à sa lieutenante pendant qu'il se reposait de son maximum. Tous les événements de ces derniers jours se chamboulaient dans sa tête. L'exploration et Petite Lune qu'il fallait fallut surveiller, le retour et l'annonce de la nouvelle de la mort d'Etoile Sinistre, la veillée pour le chef. La disparition de Petite Nuit. Puis l'assemblée, les tensions du à la bataille du Clan de la Rivière et de l'Ombre, palpable entre les chefs.

La il observait la vie tranquille du camps. Un groupe de guerriers, prêts à partir en patrouille, les apprentis devant leur tanière en train de jouer. Les chatons sortant de la pouponnière sous l’œil vigilant de leur mère. Tout semblait si calme, si paisible ! Comme il aimerai que toutes les journées à venir ressemblent à celle là. Mais il savait que ce serai impossible. Tôt ou tard, des tensions apparaîtraient entre les Clans, des disputes, des batailles. Puis la saison des feuilles mortes, le manque de gibier... Mais ainsi va la vie. Il était désormais de son devoir de s'occuper du Clan du Tonnerre, et pour cela, il fallait passer par une étape importante, le Puits de Lune, la cérémonie qui ferai de lui le chef reconnu par le Clan des Etoiles. Feu de l'Enfer était un peu nerveux à penser à ce qu'il allait arriver.

Il se leva et alla vers Miel d'Abeille, la prévenir qu'il partait, qu'il serai de retour demain. Un long chemin l'attendait et il devait jeûner pour pouvoir y participer. Cependant, l'anxiété qu'il éprouvait suffisait à faire taire son estomac. Il sortit donc du camp et se dirigea vers sa destination. Pour atteindre l'endroit, il devait se diriger vers les terres du Clan des Ténèbres, et longer la Ville Blanche. Le temps était doux et le ciel dégagé, rendant le trajet plus agréable. Heureusement pour lui, il n'avait pas trop à marcher. Pendant la route, le chat moucheté observa le Bois aux Merles, écoutant les oiseaux chanter dans les branches hautes. Il n'était pas la pour chasser, mais leurs chants le rassurait sur la possibilité de nourrir les félins à sa charge.

Arrivé au ruisseau, il le traversa en quelques bonds, profitant de pierres émergées pour éviter de se mouiller les pattes. Il ne lui restait plus qu'un chemin du tonnerre à traverser, ce qu'il fit avec beaucoup de prudence. Il avait toujours en mémoire l'accident de l'ancien chef.

Se glisser le long de la Ville Blanche sans se faire repérer par les Bipèdes ne fut pas trop compliqué. Il arriva enfin à l'entrée du Puits de Lune. Il n'avait pas spécialement peur du Clan des Etoiles, mais la perspective que le voir pour la première fois le rendant anxieux. N'importe quel autre félin le serai aussi surement, à sa place. Il pénétra dans la bouche d’égout avant de prendre le chemin pour se rendre jusqu'à la salle contenant le Puits de Lune. La lumière émanant de ce dernier l'aveuglait après cette marche dans l'obscurité et il avança en regardant le sol presque jusqu'au bord de la corniche, dos au tunnel duquel il venait d'arriver. L'immensité de l'endroit l'écrasait. Le chat aux yeux braises se coucha alors posant ses pattes devant lui et sa tête sur ces dernières, puis ferma les yeux attendant de basculer dans le sommeil.

*Cérémonie*

Au réveil, il lui sembla qu'il s'était écoulé une éternité, pourtant, bien que la lune n'éclaira plus l'endroit, la nuit était toujours là.
Il regarda autour de lui, il savait qu'il ne devait pas parler tant qu'il n'avait pas quitté l'endroit. Le nouveau chef se leva avec difficulté, ses membres s'étaient ankylosés par le froid et l'inactivité.
Ce ne fut qu'en arrivant à ciel ouvert qu'il réalisa enfin. Il avait un nouveau nom, et de nouvelles responsabilités. Etoile de l'Enfer, chef du Clan du Tonnerre. Mu d'une nouvelle assurance, il rentra au camp au pas de course.