Colère des Cieux marchait lentement, très lentement. Lune Glacée était à son côté et le guérisseur soupirait car il n'avait pas besoin d'une escorte. Le jeune guerrier était venu l'enquiquiner et quand la mâle bicolore lui avait demander s'il n'avait rien de mieux à faire, le guerrier tigré avait simplement répondu non. Et, il était là, à marcher dans la Forêt des Morts, en écoutant à moitié le jeune guerrier. Le mâle tabby soupira et chercha ses remèdes de ses yeux émeraudes.

- Tu es sur que tu n'as rien d'autre à faire Lune Glacée ? J'entends le chemin du Tonnerre, pas très loin.

Pour une raison inconnue, Colère des Cieux n'avait pas apprécier le jeune guerrier, il le soupçonnait que ce soit pareil chez Lune Glacée. En tout cas, la journée promettait d'être longue pour le guérisseur.

Colère des Cieux soupira, et secoua la queue agacé. Le matou gris continua d'avancer jusqu'à repéré ce qu'il voulait. Un petit buisson de genévrier. Il aurait donc ses baies et alla les cueillir. Le guérisseur se tourna vers le guerrier et posa la branche de genévrier.

- Tiens, tais-toi et rend-toi utile. Porte-moi ça.

Sans regarder le jeune guerrier, le matou continua sa cueillette. Il avait repéré du glouteron et alla en déterré les racines. Une fois cela fini, il se retourna vers le jeune guerrier.

- Tu peux chasser, ça plaira à Étoile Mélancolique, je me débrouillerais pour porter mes herbes.

Le guérisseur gris tigré s'assit et fini une toilette, sans plus s'occuper de Lune Glacée. Plus le matou brun serait loin de lui, mieux il se porterais, il ne pouvait pas le supporter. Et tombe sur un If et avales-y toute les baies, tant que tu y est ! Ça me feras une épine en moins dans la patte ! Le matou savait que ce n'était pas correct de penser ainsi de ses camarades, mais il s'en fichait éperdument. Il n'aimait pas ce guerrier, et visiblement le guerrier ne l'aimait pas.

Le matou baissa les oreilles en arrière, excédé. Il en avait plus que marre du guerrier, mais l'insulte ne passait pas. Il baissa lentement la patte, sortit les griffes, hérissa son pelage, cracha et foudroya Lune Glacée du regard. Le jeune mâle avait peut-être été formé comme un guerrier, peut-être avait-il reçu une formation complète. Mais Colère des Cieux avait une plus longue expérience, et c'était une expérience que son camarade n'aurait jamais de toute sa vie. Mais sans plus réfléchir, le matou tigré fonça sur son camarade, lui donna un coup de griffe et battit en retraite à trois pas du matou brun tigré.

- Si c'est la bagarre que tu voulait, tu vas être servit !

[On fait apparaitre Caddy après la tentative d'assassinat de Colère ? XD]

Colère des Cieux cracha de plus belle. Le moindre de ses poils était hérissé à présent, et il paraissait faire deux fois sa taille. Il était tout de même assez impressionnant et ses muscles se contractèrent si bien qu'on pouvait facilement deviner qu'il allait bondir sur le jeune guerrier. Puisqu'il avait chercher le guérisseur, il allait le trouver. Et le matou tabby sauta pour atterrir sur le dos de son adversaire et y planta ses griffes dans la chair du matou brun, la colonne vertébrale à porter de crocs. Roule donc sur le dos, on verras c'est qui le plus malin ! Le mâle était peut-être imposant, mais rien dans les muscles, il avait tout dans le crâne. Ce qui semblait être différent du jeune guerrier qui avait beaucoup de muscles, le matou gris les sentaient rouler sous ses pattes.

[Avec joie !]

Colère des Cieux feula de rage et se dégagea du roncier, y laissant de nombreuses touffes de poils au passage. Il était vraiment très en colère et sa hargne augmenta de secondes en secondes quand il remarqua que ses précieux remèdes avait été piétinés par le guerrier. Il feula de plus belle et se détourna dans la forêt à l'aide d'un petit arbuste bien précieux et d'une certaine fleur. Oui, il cherchait de l'If et du pavot. Oui, il voulait assassiner le matou brun tigré. La mâle gris trouva enfin son précieux et retourna voir le jeune chat, pour lui parler d'une voix faussement mielleuse.

- Tu as du te faire très mal. Prend donc ces remèdes. Tu n'auras plus mal, après ça.

Et moi, j'aurais enfin la paix ! Mais le jeune guerrier n'était visiblement pas dupe, car il refusa les plantes. Furieux comme il était, Colère des Cieux prit plusieurs graines de pavot et deux baies d'if, pour essayer de les enfourner dans la gueule du matou.

Etoile Mélancolique avait l'oreille alerte et la curiosité sans limite d'un vieux chat. Il aimait se tenir au courant des petites histoires de son Clan. Bien qu'il n'en ait plus trop l'occasion avec de nombreux problèmes de chef qu'il lui fallait régler. Pourtant, l'écoute est l'une des parts les plus importantes d'un travail de meneur, c'est pourquoi le matou brun la rangeait dans la case urgente sans jamais prendre le temps d'y penser.

Ce jour-là pourtant, il eut la chance de s'intéresser au bon ragot. Il fallait dire qu'il avait cherché aussi. Il souhaitait se tenir au courant de la façon dont Lune Glacée s'intégrait dans le Clan. L'arrivée d'un étranger, natif certes, mais étranger quand même, était toujours assez délicat. Il en savait quelque chose, même si pour lui la situation avait toujours fini par bien tourner. Il avait donc appris que le matou avait proposé au Guérisseur d'aller l'escorter pour chercher des remèdes. Une merveilleuse idée ! Rien de mieux pour apprendre à connaitre les autres membres de l'Ombre.

Curieux, on vous avait prévenu, de voir ce que cela donnait, le matou brun décida d'aller rendre une petite surprise à ce duo une fois rentré d'une brève chasse. Il avait ramené deux mulots et un merle, il était donc temps d'aller crapahuter dans la forêt sur la piste des deux félins. Cette petite promenade fit bien plaisir au chef, il se sentait particulièrement joyeux depuis quelques temps. Alors qu'il traversait la première moitié de la Forêt des Morts, Etoile Mélancolique entendit des éclats de voix dans les buissons. Sa légèreté s'envola aussi sec. Il s'approcha un peu et vit le Guerrier et le Guérisseur qui semblaient sur le point de s'égorger. Oh, cela sentait mauvais tout cela, et ce n'était pas qu'à cause de la crotte de mulot qui gisait au pied de l'arbre à côté de lui. Sans attendre, le matou bondit hors des buissons, le regard sévère, dressé de toute sa hauteur et le pelage légèrement gonflé.

— Je vous dérange ? lança-t-il dans un demi-feulement.

Colère des Cieux sursauta en entendant la voix de son chef, et il grogna même dans ses moustaches. Cependant, il ne se gêna pas pour mettre du jus d'If sur ses pattes et les ressuyer sur le poitrail de Lune Glacée. Lui qui espérait pouvoir faire son coup, le matou s'était fourvoyé. Feulant à moitié, il jeta un regard noir au guerrier brun et alla ramasser ses pauvres remèdes écrabouillés. Il n'en ferait rien et devrait aller en ramasser d'autre, mais le guérisseur ne s'éclipserait pas devant son chef sans en avoir reçu l'autorisation. Alors, il s'assit, les remèdes écrasés à ses pattes et attendit qu'Étoile Mélancolique parle, ses yeux d'emeraude planté dans ceux bleus de son chef, ses larges griffes scintillante à la lumière du jour. Sa queue balayait le sol, mais elle battait furieusement, car oui, le matou bicolore n'était pas content que son chef intervienne.

Etoile Mélancolique fixait les deux matous sans aucune once de chaleur dans le regard. Il n'y brulait qu'une colère sourde doublé d'une profonde déception. Oh, il allait leur faire passer un sale quart d'heure à ces deux là, comptez sur lui.

Lune Glacée se mit à fanfaronner en parlant d'assassinat alors que Colère des Cieux s'essuyait les pattes sur sa fourrure. Le matou brun n'essaya pas de comprendre, il avait empêché un meurtre, c'était tout ce qu'il avait besoin de savoir.

— Qu'as-tu répandu sur la fourrure de Lune Glacée ? demanda le chef au Guérisseur.

Il se doutait que ce n'était pas un quelconque jus de lavande destiné à parfumer un peu le matou tigré. Etoile Mélancolique huma l'air, sentant un puissant parfum d'arbre qu'il connaissait bien. Nul n'était plus calé que lui dans les montagnes.

— De l'if ? Tu sais que c'est une plante mortelle ?

Il l'avait dit d'un ton calme, mais tranchant. Il adressa un regard déçu au Guérisseur et lui montra brièvement les crocs avant de se tourner vers le nouveau Guerrier de l'Ombre. Il l'examina rapidement et vit des touffes de poil grises sous ses griffes.

— A peine arrivé et tu essaye déjà de tuer ton Guérisseur ? grinça le chef. Souhaite-tu que je te fasse monter au sommet des montagnes pour t'écraser sous une pluie de rochers ?

Il regarda les deux matous.

— Vous êtes pitoyables. Même pas capable d'être discrets. Vous mériteriez que je vous laisse vous entre-tuer ou que je vous envois dans la gueule d'un monstre et cela serait encore trop gentil. Je ne sais pas ce qui me retiens de te faire laver la fourrure de ce guerrier avec ta langue Colère des Cieux, ni ce qui m'empêche de t'arracher les poils avant de t'enfoncer l'arrière-train dans une fourmilière Lune Glacée. Vous avez envie de vous faire du mal ? Je peux m'en occuper.

Il les foudroya du regard, gardant sa voix dégagée et son visage impassible. Il fallait qu'il trouve une excellente punition qui permettrait de chasser toute envie de meurtre de la tête de ces deux chats.

— Vous aimez vous battre ? Alors rapportez moi une plume. Pas n'importe laquelle, une plume d'aigle blanc. Tant que vous n'y serez pas arrivé, vous devrez manger ensemble, vous toiletter ensemble, dormir ensemble... bref vivre ensemble. Je dirais à chaque chat du Clan de vous avoir à l’œil et si l'un d'entre vous décide de faire la moindre tentative pour blesser l'autre, je trouverais les idées les plus créatives pour qu'il me supplie de l'achever.

Vivre ensemble ? Pendant un temps infini ? C'était de la folie ! Ça ne pouvait tout bonnement pas se faire ! Pourquoi ? Parce qu'ils avaient deux rôles différents. Colère des Cieux ne pouvait pas s'absenter une matinée entière parce Lune Glacée voudrait chasser. Et Lune Glacée ne pouvait pas passer sa journée à glandouiller au camp, on risquerait de le confondre avec Nuage de la Chronique. La guérisseur soupira, agacé de la punition, et commença à ressembler ses remèdes.

- Entendu, Étoile Mélancolique.

La matou gris tigré lança un regard mauvais à son camarade casse-patte, enterra les remèdes complètement écrasés et ramassa la fleur de pavot ainsi que l'if pour repartir vers le camp, sans en avoir reçu l'ordre. De toute manière, il était rester hors du camp bien trop longtemps au goût de Colère des Cieux.

- Non, on ira plus tard. J'ai des patients à m'occuper. On rentre.

Le matou avait parlé d'un ton autoritaire, parce qu'il était autoritaire. Il pouvait donner des ordres au guerrier, il était guérisseur et était plus vieux que lui. Ça suffisait pour être autoritaire.

[On finit le RP ici ?]

[Je pense oui, sauf si Caddy a quelques chose a ajouté]

[Rien de particulier ^^]

On peux donc cloturer et foutre aux archives.